La règle d'or en cas d'accident : Protéger, Alerter, Secourir (PAS)
Lorsqu'un accident survient, le chaos et la panique peuvent rapidement prendre le dessus. Pourtant, agir de manière méthodique est la clé pour une intervention efficace. Pour vous aider à mémoriser l'ordre des priorités, il existe un moyen mnémotechnique simple et universellement reconnu : PAS.
- Protéger : La toute première action consiste à sécuriser la zone de l'accident pour éviter un sur-accident et protéger les personnes impliquées.
- Alerter : Une fois la zone sécurisée, il faut prévenir les services d'urgence en leur fournissant des informations claires et précises.
- Secourir : Enfin, et seulement après avoir protégé et alerté, vous pouvez porter assistance aux victimes en appliquant les gestes de premiers secours que vous connaissez.
Cette séquence est fondamentale. Tenter de secourir une victime avant d'avoir sécurisé les lieux vous met en danger, ainsi que la personne que vous essayez d'aider. De même, prodiguer des soins sans avoir prévenu les secours peut retarder une intervention médicale professionnelle indispensable.
Conseil d'expert
L'acronyme PAS est votre meilleur allié dans une situation d'urgence. Répétez-le mentalement pour garder votre calme et agir dans le bon ordre. Cette structure simple vous empêchera de céder à la panique et de commettre des erreurs qui pourraient avoir de graves conséquences. C'est un réflexe qui s'apprend et qui sauve des vies.
Étape 1 : Protéger la zone et éviter le sur-accident
La première étape, la protection, est cruciale pour éviter que la situation ne s'aggrave. Un accident peut rapidement en entraîner un autre si la zone n'est pas correctement signalée. Votre objectif est double : protéger les victimes déjà présentes et assurer votre propre sécurité ainsi que celle des autres usagers de la route.
Si vous êtes le premier arrivé sur les lieux, voici la marche à suivre :
- Garez votre véhicule en sécurité. Stationnez-vous après la zone de l'accident, sur la bande d'arrêt d'urgence si elle existe, afin de ne pas gêner l'arrivée des secours. Allumez immédiatement vos feux de détresse pour signaler votre présence. Si la visibilité est faible (nuit, brouillard, tunnel), laissez également vos feux de croisement allumés.
- Rendez-vous visible. Avant de sortir de votre véhicule, enfilez votre gilet de haute visibilité (gilet jaune). Cet équipement est obligatoire et doit être à portée de main dans l'habitacle.
- Balisez la zone. Prenez votre triangle de présignalisation et placez-le à une distance d'au moins 30 mètres en amont de l'accident. Cette distance permet aux autres conducteurs de voir le danger suffisamment tôt pour ralentir et l'éviter.
- Mettez les victimes en sécurité. Si les victimes peuvent se déplacer sans risque, éloignez-les de la chaussée et mettez-les à l'abri derrière la glissière de sécurité. Coupez le contact des véhicules accidentés si possible pour limiter les risques d'incendie.
Notez bien que si les secours sont déjà sur place, il est contre-productif de s'arrêter. Les ralentissements que cela génère peuvent gêner leur intervention et créer des embouteillages dangereux. Continuez votre route prudemment, sauf si vous êtes un professionnel de santé et que votre aide est sollicitée.
Attention
Sur l'autoroute ou les voies rapides, ne placez jamais le triangle de présignalisation vous-même. Marcher sur la chaussée y est extrêmement dangereux en raison des vitesses élevées. Dans ce cas, garez-vous sur la bande d'arrêt d'urgence, allumez vos feux de détresse, mettez-vous et les autres victimes à l'abri derrière la barrière de sécurité, et alertez immédiatement les secours.
Étape 2 : Alerter les secours efficacement
Une fois la zone sécurisée, l'alerte est la prochaine priorité. Une communication rapide et précise avec les services d'urgence permet de dépêcher les moyens adaptés dans les plus brefs délais.
Quels numéros appeler ?
Il est essentiel de connaître les numéros d'urgence. Enregistrez-les dans votre téléphone, mais essayez aussi de les mémoriser.
| Service | Numéro | Quand appeler ? |
| SAMU (Service d'Aide Médicale Urgente) | 15 | Pour tout problème médical urgent ou situation de détresse vitale. |
| Sapeurs-Pompiers | 18 | Pour une situation de péril ou un accident avec des risques spécifiques (incendie, désincarcération, etc.). |
| Numéro d'urgence européen | 112 | Numéro polyvalent qui vous met en relation avec le service adapté (SAMU, pompiers, police). Il fonctionne partout en Europe et est souvent le plus simple à retenir. Il est particulièrement recommandé depuis un téléphone portable car il facilite la géolocalisation. |
| Police Secours / Gendarmerie | 17 | Pour signaler une infraction, un trouble à l'ordre public ou si la situation nécessite la présence des forces de l'ordre. |
| Urgence pour personnes sourdes et malentendantes | 114 | Service accessible par SMS ou fax pour contacter tous les services d'urgence. |
Sur l'autoroute, privilégiez l'utilisation des bornes d'appel d'urgence. Elles sont disposées tous les 2 kilomètres et permettent aux secours de vous géolocaliser instantanément, garantissant une intervention plus rapide.
Quel message transmettre ?
Pour que votre appel soit efficace, soyez calme, clair et concis. L'opérateur vous posera des questions pour évaluer la situation. Préparez-vous à donner les informations suivantes :
- Votre identité et le numéro de téléphone depuis lequel vous appelez.
- La localisation précise de l'accident : ville, nom de la route (nationale, départementale, autoroute A...), point kilométrique, sens de circulation.
- La nature de l'accident : collision entre plusieurs voitures, voiture seule, accident impliquant un piéton ou un deux-roues.
- Le nombre et l'état apparent des victimes : combien de personnes sont impliquées ? Sont-elles conscientes ? Respirent-elles ? Saignent-elles abondamment ? Sont-elles coincées dans le véhicule ?
- Les risques éventuels : un véhicule en feu, une fuite de produit dangereux, un obstacle bloquant la circulation.
Ne raccrochez jamais le premier. Attendez que votre interlocuteur vous y autorise, il pourrait avoir des instructions à vous donner en attendant l'arrivée des secours.
À noter : le système eCall
Depuis 2018, tous les véhicules neufs vendus en Europe sont obligatoirement équipés du système eCall. En cas d'accident grave (déclenchement des airbags par exemple), ce dispositif contacte automatiquement le 112 et transmet la géolocalisation précise du véhicule, même si les occupants sont inconscients. Il peut également être activé manuellement via un bouton "SOS".
Étape 3 : Secourir la victime, les gestes qui peuvent tout changer
Après avoir protégé et alerté, vous pouvez enfin vous occuper des blessés. Votre rôle n'est pas de remplacer les médecins, mais d'effectuer des gestes simples pour maintenir les fonctions vitales de la victime jusqu'à l'arrivée des secours. N'agissez que si vous êtes sûr de vous et ne prenez aucun risque. La première règle est de ne pas aggraver l'état de la victime.
Avant toute chose, parlez à la victime. Rassurez-la, dites-lui que les secours sont en route. Votre calme peut l'aider à surmonter le choc. Évaluez rapidement son état :
- Est-elle consciente ? Posez-lui des questions simples ("Comment vous appelez-vous ?", "Ouvrez les yeux", "Serrez-moi la main").
- Respire-t-elle ? Si elle est inconsciente, vérifiez sa respiration en approchant votre joue de sa bouche et de son nez pendant 10 secondes. Regardez si sa poitrine se soulève.
La victime est inconsciente mais respire : la Position Latérale de Sécurité (PLS)
Si une personne est inconsciente, elle risque de s'étouffer avec sa langue ou ses vomissements. La Position Latérale de Sécurité (PLS) permet de maintenir ses voies aériennes libres.
- Agenouillez-vous à côté de la victime.
- Placez le bras de la victime le plus proche de vous à angle droit avec son corps.
- Pliez sa jambe la plus éloignée de vous.
- Prenez son autre bras et placez le dos de sa main contre son oreille de votre côté.
- Tout en maintenant sa main contre sa joue, tirez sur sa jambe pliée pour la faire rouler vers vous.
- Ajustez sa jambe supérieure pour que sa hanche et son genou soient à angle droit, stabilisant ainsi sa position.
- Ouvrez délicatement sa bouche pour permettre l'écoulement des liquides.
- Vérifiez sa respiration régulièrement jusqu'à l'arrivée des secours.
La victime ne respire plus : l'urgence de la réanimation cardio-pulmonaire
Si la victime est inconsciente et ne respire plus, elle est en arrêt cardiaque. Chaque minute compte. Si vous êtes formé, commencez immédiatement un massage cardiaque.
- Appelez à l'aide et demandez si un défibrillateur automatisé externe (DAE) est disponible à proximité (lieux publics, entreprises...).
- Agenouillez-vous à côté de la victime, au niveau de sa poitrine.
- Placez le talon d'une de vos mains au centre de sa poitrine nue, sur le sternum.
- Placez votre autre main par-dessus la première et entrecroisez vos doigts.
- Bras tendus, penchez-vous au-dessus de la victime et effectuez 30 compressions thoraciques à un rythme rapide (environ 100 à 120 par minute, soit presque deux par seconde), en enfonçant la poitrine de 5 à 6 cm.
- Après les 30 compressions, si vous êtes formé et à l'aise pour le faire, pratiquez 2 insufflations (bouche-à-bouche) en pinçant le nez de la victime et en soufflant dans sa bouche jusqu'à ce que sa poitrine se soulève.
- Continuez d'alterner 30 compressions et 2 insufflations sans interruption jusqu'à l'arrivée des secours ou jusqu'à ce que la victime reprenne une respiration normale. Si un DAE est disponible, suivez les instructions vocales de l'appareil.
Gérer une hémorragie importante
Une perte de sang abondante peut être fatale. Si une victime saigne beaucoup, l'objectif est de ralentir ou d'arrêter l'hémorragie.
- Allongez la victime pour éviter un malaise.
- Comprimez manuellement la plaie avec un tissu propre (un vêtement, une serviette...). Appuyez fermement et continuellement sur la zone qui saigne.
- Si un corps étranger est présent dans la plaie (morceau de verre, de métal...), ne l'enlevez surtout pas. Comprimez autour de l'objet.
- Si possible, demandez à la victime de comprimer elle-même la plaie pendant que vous vous occupez d'autres urgences ou que vous assistez les secours.
Que faire en cas de traumatisme ou de fracture ?
Si vous suspectez une fracture ou une lésion interne (douleur intense, gonflement, déformation d'un membre, vomissements), la règle d'or est de ne jamais déplacer la victime. Tout mouvement pourrait aggraver ses blessures, notamment au niveau de la colonne vertébrale ou du cou.
- Rassurez la victime et couvrez-la pour éviter qu'elle n'ait froid.
- Ne lui donnez ni à boire ni à manger.
- Cas particulier du motard : n'essayez jamais de retirer le casque d'un motard accidenté. Seuls les secours sont habilités à le faire, car un geste inapproprié pourrait causer des lésions irréversibles aux cervicales.
Après l'urgence : préserver les preuves et gérer l'administratif
Une fois les victimes prises en charge par les secours, votre rôle de témoin peut encore être utile. Si les circonstances le permettent et sans gêner l'intervention, essayez de préserver les indices de l'accident.
- Prenez des photos de la scène sous différents angles, des véhicules, des traces de freinage et des débris.
- Notez la date, l'heure, le lieu exact et les coordonnées des autres témoins.
- Ces éléments seront précieux pour les forces de l'ordre et les assureurs afin de déterminer les responsabilités.
S'il ne s'agit que de dégâts matériels, vous devrez remplir un constat amiable avec les autres conducteurs impliqués. S'il y a des blessés, ce document devient obligatoire et sera complété avec l'aide de la police ou de la gendarmerie.
Mieux vaut prévenir que guérir : conseils pour une conduite sûre
Les gestes de premiers secours sont vitaux, mais la meilleure façon de gérer un accident est de ne jamais en avoir. La prévention est la clé. Une conduite responsable repose sur l'anticipation et le respect des règles.
- Luttez contre la fatigue : La fatigue au volant est l'une des principales causes d'accidents sur autoroute. Faites des pauses toutes les deux heures.
- Éliminez les distractions : Le téléphone au volant multiplie par trois le risque d'accident. Mettez-le en mode silencieux et hors de portée.
- Entretenez votre véhicule : Des pneus bien gonflés, des freins efficaces et des feux en bon état de marche sont des garanties de sécurité.
- Adaptez votre vitesse : Respectez toujours les limitations et réduisez votre allure en cas de mauvaises conditions (pluie, brouillard).
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Savoir comment réagir face à un accident de la route est une compétence citoyenne qui devrait être maîtrisée par tous. En suivant la méthode simple Protéger, Alerter, Secourir, vous pouvez transformer une situation potentiellement dramatique en une chaîne de solidarité efficace. Même sans formation médicale, votre calme, votre bon sens et quelques gestes de base peuvent suffire à stabiliser l'état d'une victime et, parfois, à lui sauver la vie en attendant l'arrivée des secours. N'hésitez pas à suivre une formation aux premiers secours (PSC1) pour gagner en confiance et en compétences.